Les époques, les technologies et les besoins ont généré tant de modèles de voiture. Il existe, cependant, des signatures si singulières, si parfaitement achevées qu’elles en marquent indéfiniment les esprits. Pleins feux sur trois de ces opus légendaires et inoubliables.
La Ford Mustang
Dans la catégorie des sportives, la Ford Mustang est sans doute la plus emblématique. Bien des générations se sont fabriquées tout un imaginaire autour de cette voiture révélée, pour la première fois à New York, le 17 avril 1964 lors de l’exposition universelle. C’est à l’esprit visionnaire d’un certain Lee Iacocca, ingénieur de son état, que l’on doit la conception de ce bijou. Si la plateforme de la Ford Falcon reçoit le montage des premiers modèles, le concept de cette signature sera régulièrement revisité sans jamais atténuer l’intérêt qu’on lui porte. Le trait très particulier de cette sportive qui va traverser les temps ? Le cheval au galop qui supplante le logo Ford, histoire d’introduire l’esprit sportif, jeune et pétri d’énergie et de volonté d’aller de l’avant. Porte-fanion des pony cars, la Ford Mustang – qui en est actuellement à sa cinquième génération – a inspiré bien des modèles concurrents.
Dès septembre 1964, le modèle 4 places propulsé par un moteur V6 connaît ses premiers moments de gloire comme voiture de légende, lorsqu’on le retrouve aux mains d’un certain agent secret dans « Goldfinger ». Le début des années 70 occasionne plusieurs retouches sur le modèle de base, destinées à le rendre éminemment plus sportif et plus agressif. La carrosserie et l’habitacle, dont on ne questionnait plus l’efficacité, sont précieusement maintenus tandis que la motorisation se fait plus puissante. Cette idée de performance reste au cœur des préoccupations chez les concepteurs de la Ford Mustang, tout aussi motivés de s’aligner aux exigences réglementaires et de faire rouler l’appareil avec les meilleures technologies de son temps. La Mustang 2011 embarque, par exemple, Ford MyKey – la technologie qui adapte les paramètres du véhicule au profil de celui qui tient le volant. Le plus récent modèle de la marque est un SUV 100 % électrique, qui prétend atteindre les 600 km avant d’avoir besoin de recharge.
La sympathique Deudeuche
Dans la grande famille des voitures françaises, l’on réserve toujours une considération à part pour la Citroën 2CV. Fleuron de la démocratisation du volant, la pépite est révélée pour la première fois au public au 35ème Salon de l’automobile : le 7 octobre 1948 précisément. En 70 ans, celle que l’on surnomme aimablement Deudeuche n’a pas fini de faire tourner les têtes. Initiant le bijou sous le nom de code TPV – très petite voiture – son concepteur lui présageait déjà beaucoup d’intimité avec ses futurs propriétaires. Pierre Jules Boulanger évoquait un véhicule capable de répondre aux besoins d’une cible essentiellement rurale à l’époque. Cette voiture ultra-compacte n’attend pas longtemps pour attendrir les cœurs et on l’appelle déjà tendrement de tous les petits noms : Dodoche, Deuche, Deux-Pattes. Même hors frontière, on lui inflige des sobriquets sympathiques, à l’image de ses contours simples et si rassurants.
Les premiers modèles roulant sur les départementales sont inratables avec leur carrosserie uniformément grise avant qu’en 1950, un splash de couleur vienne égayer la galerie. On peut alors choisir un 2CV rouge, jaune, bleu, ivoire ou beige, toujours uniforme. Les rares combinaisons de couleurs ne se retrouvent que sur des séries spéciales comme le Charleston. Outre son association à quelques figures incontournables comme De Funès ou Bourvil, la Deudeuche est également réputée pour avoir embarqué Jean-Claude Baudot et Jacques Séguéla dans un inoubliable tour du monde en 1959. Les enchères pour la 2CV Citroën – aujourd’hui définitivement classée voiture de collection – peuvent facilement s’envoler dans les centaines de milliers d’euros. Les grands nostalgiques de la marque tentent d’en profiter encore de différentes manières : les uns la choisissent comme tête de cortège pour leur jour J, les autres se rassemblent dans des rallyes ou des roadtrips de groupe. Le tourisme incentive à bord de 2CV Citroën suscite toujours plus l’intérêt des CE et CSE.
La Ferrari 250 GT California
Pour le plaisir de compter dans sa collection un opus tel que la Ferrari 250 GT California, certains n’hésitent pas à signer des chèques de dizaines de millions de dollars. C’est dire à quel point l’engouement que suscite cette voiture propulsée par un moteur V12 est grand. Fabriqué de 1957 à 1962, le modèle se révèle comme une version plus élancée de la 250 GT Cabriolet de la même maison. Signées Pinin Farina, les lignes incluent une calandre en gueule de requin, marquant l’agressivité du modèle, associée à une carrosserie fluide. Développant 240 à 280 ch selon la version, le moteur se caractérise par sa résistance, sa disponibilité et sa docilité portées par une boîte de vitesse à 4 rapports. Cet opus se défend bien sur les circuits de son époque : on le retrouve en cinquième position aux 24 heures du Mans de 1959 aux mains de Fernand Tavano et de Bob Grossman. Il rafle deux fois de suite le trophée des 12 heures de Sebring, en 1959 et 1960. Que dire de plus pour justifier la place d’une Ferrari 250 GT California dans le palmarès des voitures les plus mythiques ? Cette sportive de prestige est l’un des plus beaux cabriolets et des plus belles Ferrari que l’on ait pu croiser.